Par John Jamieson
J’ai travaillé en agriculture toute ma vie d’adulte, je sais d’expérience à quel point les Canadiens se soucient de notre système alimentaire et voudraient le connaître un peu mieux. Un pilier de nos échanges commerciaux, notre système alimentaire est le fondement de nombreuses industries qui font du Canada l’un des meilleurs pays au monde où vivre.
Le système alimentaire canadien d’aujourd’hui est fondé sur la science, la recherche, l’économie et une vaste expérience. Le secteur agricole a dû s’adapter continuellement pour répondre à la demande de notre société friande d’aliments sûrs, fiables et de qualité, le tout à un coût raisonnable. Malgré les prix à la hausse, nos aliments restent abordables si on les compare à la majorité des autres pays.
Il existe des freins et des contrepoids, des règles, des réglementations et des normes qui rendent nos aliments parmi les plus sécuritaires à consommer, voire les plus sûrs de tous. Pourtant, lorsque les consommateurs entendent parler de modification génétique, de sélection végétale, de pesticides et d’engrais, beaucoup pensent qu’il s’agit de pratiques essentiellement mauvaises. En fait, ce sont les outils dont nous avons besoin pour fournir des aliments durables aux Canadiens et maintenir notre capacité à nourrir les populations du monde entier.
La technologie est également essentielle pour assurer la durabilité et la croissance de notre production alimentaire nationale face aux impacts du changement climatique. La pluie, la chaleur, les incendies et les inondations ont touché toutes les provinces. Ils affectent notre capacité à produire des aliments. Pourtant, notre système alimentaire demeure enviable.
La meilleure façon d’atténuer les effets des changements climatiques consiste à maintenir nos sols aussi résilients et sains que possible. Nos agriculteurs reconnaissent la nécessité de réduire le travail du sol, d’appliquer les pesticides et les engrais avec précision, de planter des cultures de couverture qui séquestrent le carbone, d’utiliser l’eau avec jugement et d’améliorer la génétique des cultures et des animaux que nous élevons. Une solide connaissance de la manière dont nos aliments sont produits et cultivés est nécessaire si l’on veut savoir comment les préserver à l’avenir.
Aujourd’hui, cultiver un boisseau de maïs nécessite 40 % moins de terres, 40 % moins d’énergie et 50 % moins d’eau, tout en produisant 35 % moins de gaz à effet de serre par rapport à la même quantité de maïs dans les années ’80.
S’il nous fallait cultiver avec la technologie des années ’60, il nous faudrait un milliard d’hectares de terres en plus pour produire la même quantité de nourriture que maintenant. Grâce aux progrès en matière de technologie et de sélection végétale/animale, nous pouvons produire plus de nourriture durable sur moins de terres.
Par exemple, au début des années 1900, le blé que les agriculteurs canadiens cultivaient était plus court, mettait plus de temps à mûrir et avait besoin de plus d’eau que le blé cultivé aujourd’hui. Avec une population mondiale qui devrait dépasser les neuf milliards d’habitants d’ici 2050, nous ne pouvons restreindre la capacité de notre système alimentaire à nourrir les gens de manière durable.
En tant que consommateurs, nous devons tous nous intéresser à notre système alimentaire et nous tourner vers des sources d’information fiables comme nos agriculteurs, nos chercheurs scientifiques et notre gouvernement. Une meilleure compréhension de la production alimentaire, de son impact sur notre économie et notre environnement, de ses défis ainsi que du rôle joué par le gouvernement dans la réglementation de l’industrie ne peut que nous aider à prendre des décisions éclairées sur la façon dont nous appuyons un système alimentaire durable.